On ne parle pas beaucoup du prolapsus des organes pelviens. L’une des raisons est que les femmes éprouvent souvent de la honte ou de la confusion à l’égard de cette affection ou de ses traitements. Et beaucoup de femmes n’en ont même jamais entendu parler. Vous trouverez ainsi une réponse à toutes les questions que vous vous posez sur le prolapsus dans cet article.
Qu’est-ce qu’un prolapsus ?
Le prolapsus se produit lorsqu’un ou plusieurs organes pelviens (le vagin, l’utérus, la vessie, l’urètre, l’intestin grêle et le rectum) quittent leur position normale. Le prolapsus est la descente d’un ou plusieurs organes pelviens dans le vagin. Il est dû à un manque de soutien de la part des muscles du périnée et des tissus environnants. Les différents types de prolapsus sont :
- Prolapsus de la vessie : cystocèle
- Prolapsus utérin : prolapsus de l’utérus : hystérocèle
- Prolapsus du rectum : rectocèle
Les différents degrés du prolapsus dépendent de la gravité. La classification du prolapsus se fait en 5 stades, dont la définition est clinique :
- Stade 0 : pas de prolapsus observé.
- Stade 1 : le prolapsus n’arrive pas jusqu’à l’orifice vulvaire, le point le plus bas du prolapsus reste à 1 cm au-dessus de l’hymen.
- Stade 2 : le prolapsus arrive jusqu’à l’orifice vulvaire, mais ne le dépasse pas. Le point le plus bas se situe entre + 1 cm et – 1 cm de part et d’autre de l’hymen.
- Stade 3 : le prolapsus dépasse l’orifice vulvaire, le point le plus bas est situé à plus de 1 cm sous l’hymen.
- Stade 4 : Le prolapsus est entièrement extériorisé.
Comment savoir si vous avez un prolapsus ?
La seule façon d’en être sûre est de prendre rendez-vous chez un professionnel de santé (une sage-femme, un gynécologue, un urologue ou un kinésithérapeute spécialisé en pelvi-perinéologie) pour faire une évaluation interne de votre plancher pelvien. Le professionnel de santé déterminera le stade de votre prolapsus.
Certaines femmes peuvent avoir un prolapsus léger et ne présenter aucun symptôme. D’autres femmes peuvent avoir un prolapsus léger et se sentir vraiment mal à l’aise avec des symptômes plus évidents comme une lourdeur vaginale ou la sensation qu’un tampon est mal logé.
Plus tôt vous serez diagnostiquée, plus tôt vous pourrez commencer la rééducation, alors ne remettez pas à plus tard votre visite postnatale de six semaines chez la sage-femme ou le gynécologue. Si vous avez dépassé ce stade, je vous recommande toujours d’effectuer un bilan, quel que soit le nombre de mois ou d’années après l’accouchement.
Quels sont les symptômes courants du prolapsus ?
Le symptôme le plus spécifique et le mieux corrélé à l’existence d’un prolapsus est la boule vaginale perçue ou ressentie par la femme. Voici une liste de symptômes de prolapsus – il n’est pas nécessaire de présenter tous ces symptômes pour avoir un prolapsus. Et parfois, les femmes ne présentent aucun symptôme.
👉 Lourdeur vaginale, pression ou sensation de frottement – surtout en fin de journée ou après une station debout prolongée ou une longue marche.
👉 Grosseur ou gonflement lorsque vous vous essuyez.
👉 La sensation que quelque chose « tombe » de votre vagin.
👉 Des fuites urinaires
👉 Vidange incomplète de la vessie ou des intestins
👉 Constipation
👉 Mal de dos
👉 Éviter les rapports sexuels par peur de l’inconfort.
Une chose est sûre : le prolapsus est très inconfortable et peut affecter considérablement le niveau d’activité et la confiance d’une femme.
Que devez-vous faire si vous découvrez que vous avez un prolapsus ?
Essayez de ne pas paniquer ! Le prolapsus peut être aussi difficile mentalement que physiquement, mais sachez que vous pouvez faire beaucoup pour vous soigner, alors essayez de rester positive. Assurez-vous d’avoir un professionnel de santé spécialisé dans la santé des femmes qui vous soutiendra tout au long de votre parcours de guérison, physiquement et émotionnellement.
Est-il normal pour une femme d’avoir un prolapsus ?
Le prolapsus est très courant, mais il n’est PAS « normal ». En d’autres termes, si vous souffrez d’un prolapsus, ne vous contentez pas de le supporter, assurez-vous d’obtenir de l’aide.
Cette pathologie concernerait, selon la Haute Autorité de Santé (HAS), entre 30% et 50% des femmes de tous âges (tous stades confondus). Plus spécifiquement, jusqu’à 50 % des femmes présenteront un prolapsus (symptomatique ou asymptomatique) après l’accouchement – qu’elles accouchent par voie vaginale ou par césarienne.
Il est important de noter que les césariennes ne protègent PAS contre les dysfonctionnements du périnée et les prolapsus. L’apparition des symptômes du prolapsus peut être retardée après la naissance, ce qui signifie que le prolapsus peut survenir des mois ou des années après l’accouchement.
Qu’est-ce qui augmente le risque de prolapsus ?
Tous les facteurs ci-dessous peuvent accroitre le risque de déclencher un prolapsus :
❌ L’accouchement
❌ L’accouchement avec instruments, c’est-à-dire avec des forceps
❌ Porter un gros bébé > 4500g
❌ Une deuxième phase du travail prolongée durant l’accouchement
❌ Des naissances multiples
❌ Une grossesse – hormones et augmentation du poids
❌ La reprise trop rapide des exercices à fort impact après l’accouchement
❌ Une toux chronique
❌ Des vomissements chroniques
❌ Une constipation chronique
❌ Le port répétitif de charges lourdes
❌ Une profession physiquement stressante
❌ L’obésité
❌ Une chirurgie gynécologique (hystérectomie, par exemple)
❌ Une faiblesse du tissu conjonctif
❌ Le lien génétique – si d’autres femmes de votre famille ont un prolapsus
❌ La ménopause
❌ Le vieillissement
Peut-on prévenir le prolapsus ?
Vous pouvez certainement contribuer à réduire votre risque de prolapsus ! Découvrez comment ci-dessous.
Peut-on traiter un prolapsus ?
Les stades 1 et 2 sont tout à fait traitables en suivant les conseils ci-dessous avec rigueur. Les traitements dits conservateurs sont réservés aux patientes atteintes de prolapsus modérés. Les stades 3 et 4 ont peu de chances de se résoudre avec un traitement classique.
Comment prévenir et traiter le prolapsus ?
La recherche a montré que des mesures conservatrices peuvent aider à prévenir et à réduire le prolapsus, en soulageant les symptômes. Une prise en charge conservatrice est non chirurgicale et peut apporter une amélioration significative. Ces mesures comprennent plusieurs points essentiels.
1. Réalisez des exercices du plancher pelvien
Aussi ennuyeux qu’ils puissent l’être, il a été démontré que des exercices réguliers du plancher pelvien aident à prévenir le prolapsus en maintenant un support solide pour les organes et à traiter le prolapsus en améliorant la position du prolapsus. Faire religieusement des exercices du plancher pelvien pendant la grossesse et immédiatement après l’accouchement peut aider à prévenir le prolapsus.
Mais cela ne s’arrête pas là – les exercices du plancher pelvien sont tout aussi importants après les années de maternité. À mesure que les femmes se rapprochent de la ménopause, les changements hormonaux peuvent les prédisposer au prolapsus.
Pour que les exercices du plancher pelvien soient utiles, vous devez les faire correctement. Vous pouvez découvrir mes autres articles concernant la pratique des exercices de musculation du périnée.
2. Se préparer à l’accouchement
Vous ne pouvez pas contrôler ce qui se passera le jour J ou quelle sera la taille de votre bébé, mais vous pouvez préparer votre corps et votre périnée au mieux de vos capacités. C’est pourquoi il est essentiel de renforcer les muscles de votre plancher pelvien ET d’apprendre à détendre vos muscles pendant la grossesse.
Il est également indispensable d’apprendre à « pousser » correctement. Le but du jeu n’est PAS de « pousser comme si vous faisiez caca », mais plutôt d’utiliser la technique du « piston à café », qui fait appel à votre respiration et aux muscles de la partie supérieure de l’abdomen.
3. Commencez les exercices du périnée le premier jour après l’accouchement
Je sais qu’il y a tellement de choses à faire après l’accouchement, mais efforcez-vous de commencer à faire des exercices doux du périnée ! Cela permet de réactiver les voies neuronales vers ces muscles afin de retrouver de la force et de la motricité au fil du temps. Je vous recommande de faire 4 à 5 contractions douces du périnée lorsque vous nourrissez votre bébé. Augmentez progressivement votre endurance et vos répétitions au fur et à mesure que vous le pouvez au cours des 1 à 2 semaines suivantes. Faites cela, que vous ayez eu un accouchement par voie vaginale ou par césarienne !
4. Optimisez votre rétablissement au cours des 6 à 12 premières semaines après l’accouchement
Veillez à consacrer les six premières semaines suivant l’accouchement à un repos adéquat afin de permettre à votre corps de se rétablir. Votre corps a passé 9 mois à porter un bébé et ensuite à accoucher, ce qui met à rude épreuve vos organes, muscles, tissus conjonctifs, ligaments et nerfs. À cela s’ajoutent toutes sortes de changements hormonaux qui continuent d’avoir un impact sur la force de votre corps et de votre plancher pelvien.
Allongez-vous sur un plan horizontal tout au long de la journée pour vous reposer ou dormir. Faites-le lorsque votre bébé dort. Si votre bébé ne dort pas beaucoup, demandez de l’aide autour de vous pour vous permettre de vous reposer un minimum. Non seulement la position allongée soulage votre plancher pelvien, mais elle stimule le système nerveux parasympathique, qui favorise la guérison et rétablit l’équilibre de votre corps.
Durant les six premières semaines après l’accouchement, ce n’est pas le moment de faire le ménage, de faire les courses ou de rester debout pendant des heures à préparer des tasses de thé pour les visiteurs ou à cuisiner. Déléguez autant que possible, afin que vous puissiez vous reposer.
En plus du repos, il est très important que vous commenciez à faire des exercices de renforcement du « tronc » au cours des six premières semaines afin de reconstruire votre force et votre stabilité. Attention, demandez toujours conseil à un professionnel de santé avant de reprendre une activité sportive, même douce.
5. Un retour lent et régulier à la marche
Une erreur fréquente que les femmes commettent au cours des six premières semaines du post-partum est de se surmener et de marcher trop loin et trop vite. Comme je l’ai mentionné plus haut, votre corps est en pleine transformation et récupération à ce moment-là. S’il est important de commencer à marcher 1 à 2 semaines après l’accouchement, vous devez reprendre la marche doucement et écouter votre corps.
Commencez par faire le tour du quartier et voyez comment vous vous sentez. Faites-le pendant quelques jours, et si tout va bien, augmentez progressivement la distance tous les jours. Vous ne devez pas ressentir de lourdeur vaginale, de fuites ou de douleurs. Si c’est le cas, c’est que vous êtes allée trop loin et que vous devez revenir en arrière. Je vous recommande également de vous promener en poussette plutôt qu’en porte-bébé, surtout pour les longues promenades.
Je sais que la plupart des nouvelles mamans ont hâte de reprendre l’exercice, mais soyez patientes ! Ces 12 premières semaines sont des semaines de guérison cruciales et vous permettront de vous préparer au mieux pour l’avenir.
6. Allez à la consultation post-natale, 6 semaines après l’accouchement
Suite à l’accouchement, une consultation post-natale doit être effectuée dans les 6 à 8 semaines qui suivent. Elle peut être réalisée par une sage-femme, un médecin généraliste ou un gynécologue, vous avez le choix ! Le professionnel de santé procédera à une évaluation interne de votre plancher pelvien et de votre séparation abdominale, afin de vérifier l’absence de prolapsus. Il vous prescrira des séances de rééducation du périnée, où vous apprendrez à faire correctement des exercices du périnée. Je vous recommande vivement de faire cette évaluation, même si vous vous sentez bien.
En général, à ce stade, il est possible de commencer à faire des exercices à faible impact comme la marche, la natation et des exercices de musculation comme le Pilates postnatal et le yoga.
7. Ne pas courir avant 4 mois de post-partum (au plus tôt)
Une autre erreur est de reprendre la course à pieds ou faire d’autres exercices à fort impact, trop tôt après l’accouchement. Lorsque 4 mois après l’accouchement se seront écoulés, que vous aurez reçu l’autorisation de votre sage-femme ou gynécologue, que vous aurez redéveloppé votre force musculaire générale (avec le Pilates par exemple), que vous n’avez pas de symptômes de prolapsus, que vous pouvez marcher sur de bonnes distances à un rythme rapide en intégrant quelques collines, essayez d’ajouter un jogging à votre marche sur une surface plane (de préférence de l’herbe). Si tout va bien, augmentez progressivement la partie jogging.
8. Choisissez un exercice approprié si vous avez un prolapsus
Pour les femmes présentant des symptômes de prolapsus, il est recommandé de choisir des exercices à faible impact qui ne provoquent pas de symptômes, par exemple la marche (dans les limites de votre distance), la natation, le cyclisme, le Pilates, le yoga et la musculation légère. La natation est un moyen particulièrement efficace de faire de l’exercice cardio, car il n’y a pas d’impact sur le sol.
Je vous recommande d’éviter les sports à fort impact (impliquant la course, le saut), les crunchs abdominaux excessifs, les planches, les squats bas et les poids lourds. Par conséquent, le crossfit et les séances d’entraînement qui impliquent ces exercices ne sont pas recommandés à ce stade. Cela ne signifie pas que vous ne pourrez plus jamais faire ces types d’exercices ! Cela signifie simplement que tout en renforçant votre plancher pelvien et en améliorant le prolapsus, vous n’augmentez pas la pression intra-abdominale pendant cette période.
9. Allongez-vous tous les jours avec le bassin surélevé
Reposez-vous pendant 10 à 30 minutes CHAQUE jour, après-midi ET soir, avec deux oreillers sous votre bassin pour le surélever. Vous pouvez le faire en vous allongeant sur le sol à côté de votre bébé, les pieds sur le canapé. Cette position, appelée position d’inversion, utilise la gravité pour aider à remettre le prolapsus en place. Pour maximiser les avantages de cette position, faites également une série d’exercices du plancher pelvien.
10. Évitez la constipation et les efforts de poussée
La constipation cause des symptômes gastro-intestinaux désagréables, une faiblesse du périnée, et peut à elle seule entraîner un prolapsus. La constipation peut également aggraver le prolapsus déjà existant et l’incontinence. Il est également essentiel d’éviter la constipation après un accouchement, car votre plancher pelvien est en train de se reconstituer et les selles doivent passer en douceur sans pression supplémentaire sur cette zone. Voici quelques conseils :
- Pensez à boire suffisamment (entre 1,5 et 2 litres par jour)
- Privilégiez les aliments riches en fibres
- Adoptez un bon positionnement aux toilettes : il doit y avoir un angle de 90° entre vos jambes et votre abdomen. Utilisez un petit tabouret pour surélever vos jambes !
11. Évitez de soulever des charges lourdes
Cela inclut les poids lourds, les meubles, le jardinage et essayez de minimiser le soulèvement et le transport inutiles de votre enfant. Oui cela est plus facile à dire qu’à faire ! Utilisez la poussette, faites-lui des câlins sur le canapé et demandez à votre partenaire de le porter quand il est à la maison. Si vous avez un ainé, encouragez-le à être aussi indépendant que possible. Une autre bonne idée est d’acheter une table et des chaises pour enfants afin de ne pas avoir à le soulever pour le mettre et le sortir de la chaise haute.
Quoi qu’il en soit, il est évident que vous devrez souvent porter votre enfant (ou vos enfants), alors assurez-vous que vos jambes et vos fessiers soient forts et que vous activez bien votre périnée avant de le faire.
12. Écoutez votre corps
Si une activité, un exercice ou une tâche ménagère ne vous semble pas approprié à votre corps, vous déclenche des douleurs ou provoque des symptômes de prolapsus, essayez de l’éviter. Ces modifications ne seront pas éternelles mais importantes pendant que vous prendrez le temps, avant tout, de renforcer votre plancher pelvien.
13. Prenez conscience de votre posture
S’asseoir et se tenir debout permet d’activer les muscles du plancher pelvien et les muscles abdominaux profonds. Cela permet de soutenir vos organes internes et d’assurer la stabilité de votre bassin et de votre colonne vertébrale. Faîtes donc attention à votre posture en position debout et assise !
🧘🏻♀️ En position assise :
💡 Ne croisez pas les jambes
💡 Evitez les sièges où vous vous retrouvez les jambes pendantes. Préférez les assises où vous avez les pieds à plat et où l’angle entre votre abdomen et vos jambes sera environ de 90°.
💡 Maintenez les épaules basses
💡Gardez le dos droit
🧍🏻♀️ En position debout :
💡 Ne vous cambrez pas
💡 Grandissez-vous sur l’expiration
💡 Gardez le dos droit
14. La perte de poids (si vous êtes en surpoids)
L’augmentation du poids, en particulier autour de l’abdomen, exerce une pression accrue sur votre plancher pelvien. La perte de poids peut être obtenue en combinant des habitudes alimentaires saines avec 30 à 60 minutes d’exercices d’intensité modérée et à faible impact par jour. Je vous recommande de consulter un nutritionniste pour obtenir des conseils diététiques.
15. Faites-vous soigner si vous avez une toux ou un rhume
La toux, les éternuements et le mouchage du nez exercent une forte pression sur votre plancher pelvien. Si vous ne vous sentez pas bien, consultez votre médecin pour un traitement. Essayez également de verrouiller votre périnée avant de tousser/éternuer.
16. Envisagez un pessaire de soutien
Si vous avez un prolapsus et que vous trouvez que les conseils ci-dessus ne font pas de différence significative, un pessaire peut être une bonne option pour vous. Un pessaire est un dispositif en silicone inséré dans le vagin pour soutenir le prolapsus et les tissus pelviens affaiblis. Parlez-en à votre gynécologue afin d’évaluer la possibilité d’être équipée d’un pessaire adapté. Les pessaires sont des traitements efficaces sur les symptômes associés au prolapsus génital et améliorent la qualité de vie. Leur efficacité sur les symptômes est immédiate et semble équivalente à celle du traitement chirurgical.
Combien de temps faut-il pour se rétablir ?
Le rétablissement est différent pour chaque femme et dépend de nombreux facteurs : le stade du prolapsus, la force et le tonus des muscles de votre plancher pelvien, votre tissu conjonctif, la génétique et votre assiduité à appliquer les modifications pour un meilleur mode de vie et votre pratique des exercices du périnée.
Comme les changements de force musculaire prennent de 6 à 8 semaines, vos symptômes de prolapsus commenceront normalement à s’améliorer dans ce laps de temps. Au fur et à mesure que vos muscles se renforceront, l’organe sera mieux soutenu. Parfois, les résultats peuvent prendre plusieurs mois, il est donc important de ne pas abandonner toutes les mesures de prise en charge et de continuer à consulter un professionnel de santé pour vérifier que vous êtes sur la bonne voie.
En raison des changements hormonaux qui accompagnent le post-partum et l’allaitement, le renforcement et la rééducation peuvent prendre plus de temps. N’oubliez pas que votre corps peut être affaibli aujourd’hui mais que cela n’est que temporaire ! L’objectif est de vous libérer des symptômes et de vous permettre de reprendre les activités et les exercices que vous souhaitez. Cet objectif peut être atteint sans que le prolapsus soit complètement résolu. Faîtes de votre mieux pour vous concentrer sur ce que vous faites pour vous aider plutôt que sur les symptômes du prolapsus, car ils s’amélioreront avec le temps.
La chirurgie est-elle une option pour le prolapsus ?
Dans certains cas, les prolapsus graves nécessitent une intervention chirurgicale. Si c’est le cas, des exercices du périnée doivent être entrepris avant et après l’opération. C’est d’autant plus important que la chirurgie a un taux d’échec considérable de 30 à 58 % et un taux de ré-opération de près de 30 % ! C’est une autre raison pour laquelle mettre en application les mesures conservatrices ci-dessus et consulter un professionnel de santé est le point de départ du traitement du prolapsus.
J’espère que vous vous sentez plus forte(s) maintenant que vous savez ce que vous pouvez faire pour prévenir et traiter le prolapsus. Vous saurez mieux détecter si vous souffrez d’un prolapsus et vous pourrez mettre en application les mesures dites conservatrices ci-dessus. N’oubliez pas que la santé de votre plancher pelvien est un élément important de votre bien-être général.
Références :
- Recommandation HAS (Haute Autorité de Santé) • Prolapsus génital de la femme – Prise en charge thérapeutique • Mai 2021
- Whiteside JL, Weber AM, Meyn L, Walters MD (2004) Risk factors for prolapse recurrence after vaginal repair. American Journal of Obstetrics and Gynecology. 191: 1533–1538.