Dans notre pays, pour la plupart des femmes (dont moi), le périnée reste bien mystérieux tant que l’on n’attend pas d’enfant, ce qui est bien dommage ! Si le sujet est souvent évoqué dans le contexte de la grossesse et après l’accouchement, le périnée n’est pas qu’une affaire de femmes. Les hommes ont aussi un plancher pelvien, les enfants aussi !
L’objectif de cet article est de vous donner des connaissances simples et utiles sur le périnée, que chacun sache où le situer et à quoi il sert dans notre vie de tous les jours. Suivez-moi, je vais vous dévoiler plein de détails que vous ignorez…
Présentation du périnée
Le périnée vient du latin « Perineum » et du grec « Perineos » qui signifie littéralement « autour des voies évacuatrices ». Schématiquement, le corps périnéal est une structure pyramidale qui se situe entre l’anus et la sortie vaginale.
Les limites du périnée sont constituées par un cadre ostéo-fibreux en forme de losange, avec :
- en avant : le bord inférieur de la symphyse pubienne et les branches ischiopubiennes,
- en arrière : le sommet du coccyx et les ligaments sacro-tubéraux.
Le périnée se trouve « au fond » du bassin. C’est un hamac musculaire qui soutient tous les organes de l’abdomen (vessie, vagin, urètre, anus, rectum, utérus). Si on enlève ce hamac, tous nos organes tomberaient parterre. Il est donc très utile ce périnée ! Et quand il est tonique, c’est encore mieux.
Contrairement à ce que l’on pense ce n’est pas UN seul muscle ou des muscles, c’est l’ensemble des parties molles, c’est-à-dire toutes les structures, qui ferment le bassin. Des muscles, des vaisseaux, des nerfs…
Un peu d’anatomie
Le périnée est constitué de plusieurs couches de muscles et de tissus conjonctifs qui s’étendent généralement de l’os pubien au coccyx (os de la queue) et se trouve à l’intérieur de votre bassin comme un bol.
En fait, le périnée est constitué de 3 couches.
Une couche antérieure ou superficielle
Cette couche comprend tous les petits muscles qui entourent le clitoris, la vulve et le vagin. Le périnée antérieur est le plus superficiel. Il est très peu mobile et ne sert pas à la continence, ni au soutien des organes. Il a un rôle dans la sensualité et la protection extérieure. C’est lui qui dessine la forme des organes génitaux dits « externes » (forme de la fente vulvaire, du clitoris, de la verge, dimension des lèvres …) On cherchera rarement à le muscler.
Cette couche superficielle et antérieure est en rapport avec l’excitation sexuelle et l’érection. Elle est donc très innervée et permet d’avoir plus de sensations dans cette région lors des rapports sexuels.
Une couche intermédiaire
Cette couche est celle des sphincters. Cette partie moyenne centrale du plancher pelvien comprend 2 muscles : le muscle transverse profond du périnée et le sphincter externe de l’urètre qui forment le diaphragme uro-génital. Le sphincter est un muscle annulaire autour d’un orifice naturel qu’il ferme en se contractant.
Le sphincter externe a une forme d’un parapluie inversé « tendu » entre les os du bassin. Il soutient des organes abdominaux. On peut le contracter volontairement, lorsque la vessie est pleine, pour empêcher les fuites urinaires.
Le transverse a un rôle de stabilisation du bassin. Il a une consistance peu élastique et fibreuse. Il joue un rôle fondamental dans la perception des besoins défécatoires et dans le réflexe expulsif qui permet au bébé de sortir hors du bassin sans entrainer l’utérus avec lui lors de l’accouchement.
Une couche profonde
Cette couche comprend deux grands muscles : l’élévateur de l’anus et le muscle coccygien qui délimitent la partie basse de l’excavation pelvienne. Le muscle élévateur de l’anus est précisément localisé sur l’épine sciatique et le pubis. Cette couche forme ainsi une nappe musculaire puissante tissant un véritable hamac au contact des organes pelviens. Cette nappe converge vers le coccyx.
C’est de cette façon que le plancher pelvien participe au maintien de la pression intra-abdominale et à l’ouverture des parois vaginales. Ils ont plutôt un rôle dans l’ouverture (ouverture des sphincters et du vagin).
Où se situe le périnée ?
Chez la femme, le périnée agit comme un corps résistant aux déchirures entre le vagin et le sphincter anal externe, soutenant la partie postérieure de la paroi vaginale.
Chez l’homme, il se situe entre le bulbe du pénis et l’anus.
A quoi sert le périnée ?
Ce groupe de muscles a 6 grandes fonctions !
- Il soutient nos organes pelviens. Pour que l’intestin, la vessie, l’utérus, le foie, pour ne citer qu’eux, restent bien à leur place… et ne tombent pas par terre !
- Il garantit l’étanchéité des sphincters. Il enveloppe les ouvertures de l’urètre et de l’anus, c’est-à-dire l’ouverture et la fermeture de la vessie et du rectum. Il assure la continence urinaire : pourvoir tousser, éternuer, rire ou faire du sport sans avoir des gouttes d’urine dans sa culotte, pouvoir se retenir de faire pipi pendant plusieurs heures ou pendant toute une nuit de sommeil. Il assure la continence anale : pouvoir retenir ses gaz ou ses selles en toute circonstances.
- Il assure notre stabilité. En raison de l’endroit où ces muscles s’attachent dans le bassin, ils aident également les autres muscles de la hanche, de l’abdomen et du dos à stabiliser la colonne vertébrale et le bassin. En étant le centre de gravité du corps, il permet d’avoir une bonne posture au quotidien et donc d’éviter des douleurs de dos !
- Il contribue à une sexualité épanouie. Ces muscles aident à atteindre l’excitation et l’orgasme.
- Il tient un rôle de pompe de vidange. Le plancher pelvien aide à déplacer le fluide lymphatique et le sang du bassin vers le tronc.
- Il participe aussi à une partie de la fonction de reproduction. La conception « naturelle » emprunte les voies de l’éjaculation et de la réception vaginale. La naissance par voie basse emprunte la voie vaginale. Ce qui correspond, chez la femme, à l’entrée et à la sortie du bébé. Le périnée se détend et s’étire pour permettre au bébé de sortir librement.
Et il existe encore d’autres fonctions. Vous l’aurez compris, il est important de s’occuper de son périnée et de le protéger !
Et qui dit muscle, dit exercice possible pour le muscler !
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Qu’est-ce qui fait que votre périnée peut se relâcher ?
Nous sollicitons notre périnée au quotidien. Tous les jours, sans vous en rendre compte, vous engagez votre périnée dans de nombreux mouvements et cela peut affaiblir votre périnée.
Lorsque vous portez des objets et des charges lourdes
Porter des packs d’eau, porter des cartons, porter ses enfants, porter le cosy de bébé, déplacer le canapé, pousser le caddy…
Lorsque l’on porte des choses lourdes, on sollicite son périnée de façon excessive simplement parce que l’on sollicite souvent les abdominaux et que l’on augmente son poids de quelques kilos.
Lorsque vous pratiquez une activité sportive
Etre actif·ve et pratiquer une activité physique tout au long de notre vie est bon pour la santé et le moral. Cependant, certains sports et pratiques sportives sont néfastes pour le bien-être du périnée. Certains mouvements bénéfiques pour des groupes musculaires, ne le sont pas pour d’autres ! Le renforcement des muscles abdominaux par des exercices de type « crunch » peuvent nuire à d’autres, tel que le périnée.
Les sports néfastes pour le périnée provoquent des pressions intra-abdominales et des micro-chocs à répétition sur le périnée. Les abdominaux qui impliquent le relevé des jambes, du buste et les sports à impact au sol (course à pieds par exemple), exercent des pressions sur le périnée. Ces pressions l’affaiblissent à chaque mouvement.
Lorsque vous vous retenez d’uriner
En effet, forcez votre mari à faire une pause sur la prochaine aire d’autoroute même s’il râle systématiquement ! En se distendant de façon excessive et de façon répétée, vous risquez de fatiguer votre vessie.
Lorsque vous vous retenez d’aller à la selle
La constipation provoque une fatigue et le relâchement du périnée à cause de la stagnation des selles dans le rectum. Respectez votre rythme biologique et aller aux toilettes au premier besoin, le plus puissant. Il faudrait tout faire pour aller à la selle dès qu’on le ressent.
Lorsque vous vous forcez à aller aux toilettes en « poussant »
La constipation peut générer une fatigue périnéale parce que les personnes qui en souffrent ont tendance « à pousser » beaucoup trop en allant aux toilettes.
Lorsque vous toussez
Les quintes de toux, les éternuements… Le fait de tousser pousse le périnée vers le bas par à-coup, ce qui induit des pressions qui l’affaiblit petit à petit, quotidiennement, lentement mais sûrement. Une toux chronique et persistante peut provenir du tabagisme. Chez les non-fumeuses, les principales causes de toux chronique sont les allergies et l’asthme, mais les facteurs qui la déclenchent et qui l’entretiennent sont souvent multiples.
Un des efforts les plus violents est l’éternuement, surtout s’il est retenu. Ce qu’il ne faudrait jamais faire car la pression est ainsi décuplée, ne pouvant s’évacuer vers le haut, elle se répercute vers le bas, sur les organes abdominaux.
Lorsque vous adoptez une mauvaise posture
Quand vous êtes avachi⋅e⋅s dans le canapé, ou penché⋅e⋅s sur votre ordinateur… Debout, assis, couché, à quatre pattes, sur les mains, il faut penser à corriger nos postures. C’est par le périnée qu’on obtient une posture juste. Dès que la distance entre les épaules et le bassin diminue, que ce soit en avant (enroulement mal conduit, tassement), en arrière (cambrure), cela augmente la poussée du haut vers le bas.
Lorsque les femmes arrivent à la ménopause
Durant la ménopause, les modifications hormonales qui chamboulent les femmes à cette période de leur vie provoquent une carence en œstrogène physiologique et favorisent le relâchement des muscles et des ligaments. De plus, une éventuelle prise de poids peut survenir et accroître la pression sur le périnée.
Lorsque vous vieillissez
On ne va pas se mentir, l’âge n’épargne pas votre périnée. Il peut perdre de sa tonicité et de sa vigueur, notamment à cause du poids des organes qu’ils supportent. Avec l’âge, les nerfs périphériques contrôlant le fonctionnement du périnée se détériorent, entrainant des contractions musculaires anarchiques.
Pendant la grossesse, le poids de l’utérus et le poids du fœtus
Le périnée est particulièrement mis à contribution pendant la grossesse.
Au cours de la grossesse, l’utérus grossit d’un kilo. S’y ajoute le poids du bébé, celui du placenta et le liquide amniotique, cela pèse lourd sur le plancher pelvien !
Les positions lors de l’accouchement
La position gynécologique actuelle imposée par le personnel médical lors des accouchements et la poussée bloquée exposent les futures mamans à des risques de descentes d’organes, d’incontinence, de déchirures périnéales, de béances vulvaires… La femme est allongée sur le dos, elle a les cuisses écartées et la tête relevée, elle tire sur ses bras, inspire, bloque son souffle et pousse son diaphragme vers le bas. Tous les organes sont poussés vers le bas, sauf le bébé ! Dans cette position le diaphragme est bloqué, le bassin est bloqué et le périnée est fermé. Bernadette De Gasquet (docteur, professeur de yoga et fondatrice de l’Institut de Gasquet) en parle très bien dans ses ouvrages sur le périnée.
Comment savoir si mon périnée est tonique ?
Voici trois manières de tester l’état de votre périnée.
Le test du stop-pipi
Le test le plus simple consiste à voir si vous arrivez à stopper votre jet au moment d’uriner. Attention ! Ne répétez pas ce stop-pipi plus souvent car il pourrait entrainer des infections urinaires à la longue.
Le test manuel
Allongez-vous. Introduisez votre pouce de sorte que sa pointe touche la paroi antérieure du vagin. Palpez cette paroi. Au niveau du premier tiers, la paroi est plus ferme, comme renforcée par une sangle. C’est le releveur de l’anus, les faisceaux profonds du périnée. Pour le contracter, rentrez l’anus, en imaginant qu’il se ferme comme une fleur. Maintenant, tout en expirant, contractez-le.
Que sentez-vous sous votre pouce ? Lorsque le releveur de l’anus est tonique, ce mouvement est bien palpable.
Les questions à se poser
- Avez-vous fréquemment envie d’aller uriner et des difficultés à vous retenir longtemps ?
- Avez-vous des pertes d’urine lors d’efforts (lors d’une toux, d’un rire, d’un éternuement ou en portant une charge) ?
- Avez-vous des infections urinaires à répétition ?
- Avez-vous l’impression de ne pas pouvoir bien vider votre vessie ?
- Avez-vous des difficultés à uriner ?
- Avez-vous des jets urinaires faibles, intermittents ou en arrosoir ?
- Est-ce qu’il y a la présence de gouttes d’urine retardataires au moment de vous lever des toilettes ?
- Etes-vous souvent constipé(e) ou avez-vous des difficultés à évacuer vos selles ?
- Avez-vous des difficultés à retenir vos gaz ?
- Avez-vous des pertes de selles ?
- Avez-vous un sentiment de lourdeur autour du vagin ?
- Ressentez-vous de douleurs durant les rapports sexuels ?
Si vous avez un des symptômes suivants, c’est probablement un signe de faiblesse du périnée. Si vous en avez plusieurs, je vous invite fortement à prendre rendez-vous avec un professionnel de santé pour faire un bilan et réaliser régulièrement les exercices que je vous conseille.
Les dysfonctions du périnée
Je vous liste ici les troubles que vous pouvez rencontrer lorsque votre périnée est fatigué, douloureux ou hypercontracté. Ne soyez pas effrayé⋅e⋅s ! Il est important d’être sensibilisé⋅e⋅s à ces dysfonctionnements et de consulter sans attendre si vous rencontrez un des ces problèmes.
Les incontinences urinaires
Il en existe deux grands types : les incontinences d’urgence et les incontinences d’effort.
Les incontinences d’effort
Il s’agit du type d’incontinence le plus courant. On estime qu’elles concernent environ 50 à 70% des femmes sur toutes les périodes de vie confondues. C’est également le type d’incontinence qui touche le plus souvent les femmes jeunes.
L’incontinence d’effort se produit lorsque l’urine s’écoule sous l’effet d’une pression exercée sur la vessie ou en cas de stress. Elle peut survenir lorsque la faiblesse des muscles du plancher pelvien exerce une pression sur la vessie et l’urètre en les faisant travailler davantage.
En cas d’incontinence d’effort, les gestes quotidiens qui sollicitent les muscles du plancher pelvien, comme la toux, les éternuements, le rire ou le soulèvement d’objets lourds peuvent provoquer des fuites d’urine. Les mouvements brusques et l’activité physique peuvent également provoquer des fuites d’urine.
Les incontinences d’urgence
Dans le cas de l’incontinence d’urgence, la fuite d’urine survient généralement après une forte et soudaine envie d’uriner et avant que vous ne puissiez vous rendre aux toilettes. Certaines femmes souffrant d’incontinence d’urgence sont capables de se rendre à temps aux toilettes, mais ont envie d’uriner plus de huit fois par jour. Elles n’urinent pas non plus beaucoup une fois qu’elles sont arrivées aux toilettes.
Cette incontinence par « urgenturie » est parfois appelée « vessie hyperactive » ou « instable ». Ce n’est pas une faiblesse musculaire qui est en cause : une femme dotée d’un très bon périnée peut avoir une vessie qui se contracte de façon anarchique. Elle peut survenir à l’improviste, par exemple pendant le sommeil, après avoir bu de l’eau, lorsque vous entendez de l’eau couler, s’exposer au froid, l’appréhension des longs trajets…
Ces problèmes peuvent être anciens et remonter à l’enfance ou peuvent également être consécutifs à l‘accouchement et sont souvent plus présents après la ménopause en raison du climat hormonal. L’incontinence d’urgence est plus fréquente chez les femmes âgées.
Le prolapsus
Le prolapsus des organes pelviens désigne une descente ou un affaissement d’organes du plancher pelvien. C’est ce que l’on connait plus couramment sous le nom de « descente d’organes ». Il peut s’agir de l’utérus, des intestins, de la vessie, du rectum ou du haut du vagin. Tout ce qui exerce une pression accrue sur l’abdomen peut entraîner un prolapsus des organes pelviens.
Les causes les plus courantes sont les suivantes : la grossesse, le travail et l’accouchement (les causes les plus fréquentes), l’obésité, les problèmes respiratoires avec une toux chronique de longue durée, la constipation, l’ablation chirurgicale de l’utérus (hystérectomie). La génétique peut également jouer un rôle dans le prolapsus des organes pelviens. Les tissus conjonctifs peuvent être plus faibles chez certaines femmes, ce qui les rend peut-être plus à risque.
Dans tous les cas, il est important de faire un bilan chez un professionnel de santé afin de voir quelle structure est touchée et à quel degré.
L’incontinence anale
C’est une fuite involontaire de gaz et/ ou de selle.
Cela peut être très perturbant et embarrassant, mais il est important de consulter un médecin si vous en êtes atteint, car un traitement peut vous aider.
L’incontinence anale peut avoir de nombreuses causes. Elle est souvent causée par une combinaison de problèmes : une constipation ou une diarrhée sévère ou de longue durée, le syndrome du côlon irritable, des hémorroïdes sévères, un accouchement ou une intervention chirurgicale endommageant les muscles ou les nerfs que vous utilisez pour contrôler vos intestins… et bien sûr, un vieillissement du sphincter anal.
La béance vaginale
La béance vaginale fait référence à un relâchement de la sangle périnéale autour du vagin.
De nombreuses femmes constatent que ce phénomène se produit après un accouchement par voie vaginale, mais il a également été associé au vieillissement et à la ménopause. Cela peut entrainer une sensation d’avoir le vagin trop « large » pendant les rapports sexuels, des bruits d’air qui proviennent du vagin, l’impossibilité de retenir des tampons hygiéniques, le « remplissage » du vagin lorsque vous vous baignez…
Le vaginisme
Chez certaines femmes, les muscles vaginaux se contractent de manière involontaire ou persistante lorsqu’elles tentent une pénétration vaginale. Ce phénomène s’appelle le vaginisme. Ces contractions peuvent empêcher les rapports sexuels ou les rendre très douloureux.
Cela peut se produire :
- lorsque le partenaire tente une pénétration
- lorsqu’une femme insère un tampon
- lorsqu’une femme est touchée près de la zone vaginale.
Le vaginisme n’interfère pas avec l’excitation sexuelle, mais il peut empêcher la pénétration.
Un examen pelvien doux ne révèle généralement aucune cause des contractions. Aucune anomalie physique ne contribue à cet état.
Il est important d’en parler avec un professionnel de santé, un sexologue, un gynécologue, une sage-femme ou un psychologue car des solutions existent.
Les douleurs au cours des rapports sexuels
Autrement appelées « dyspareunies », ces douleurs peuvent être liées à de nombreuses choses : douleur cicatricielle d’épisiotomie, manque de lubrification vaginale, descente de l’utérus, endométriose… Celles-ci peuvent apparaître avant, pendant ou après l’acte sexuel.
Si vous avez des rapports sexuels douloureux, vous pouvez ressentir :
- Une douleur uniquement au moment de l’entrée dans le sexe (pénétration),
- Une douleur à chaque pénétration, y compris lors de l’insertion d’un tampon,
- Une douleur profonde pendant la poussée,
- Une sensation de brûlure ou de douleur,
- Une douleur lancinante qui dure des heures après le rapport sexuel.
Les causes physiques de rapports sexuels douloureux diffèrent selon la localisation de la douleur. Des facteurs émotionnels peuvent être associés à de nombreux types de rapports sexuels douloureux.
La douleur pendant la pénétration peut être associée à toute une série de facteurs, notamment :
- Le manque de lubrification. C’est souvent le résultat d’un manque de préliminaires. Une baisse du taux d’œstrogènes après la ménopause, l’accouchement ou pendant l’allaitement peut également en être la cause.
- Blessure, traumatisme ou irritation. Il peut s’agir d’une blessure ou d’une irritation résultant d’un accident, d’une chirurgie pelvienne, d’une circoncision féminine ou d’une épisiotomie pratiquée pendant l’accouchement.
- Inflammation, infection ou trouble cutané. Une infection de la zone génitale ou des voies urinaires peut entraîner des rapports sexuels douloureux. L’eczéma ou d’autres problèmes de peau dans votre zone génitale peuvent également être à l’origine du problème.
- Le vaginisme évoqué précédemment.
La névralgie pudendale
La névralgie pudendale est une douleur pelvienne de longue durée qui provient d’une lésion ou d’une irritation du nerf pudendal, un nerf principal du bassin.
Le nerf pudendal alimente des zones telles que :
- le bas des fesses,
- la zone située entre les fesses et les organes génitaux (périnée),
- la zone autour de l’anus et du rectum,
- la vulve, les lèvres et le clitoris chez la femme,
- le scrotum et le pénis chez l’homme.
Le principal symptôme de la névralgie pudendale est la douleur pelvienne. Toutes les zones alimentées par le nerf pudendal peuvent être touchées.
La douleur peut :
- ressembler à une sensation de brûlure, d’écrasement, de tir ou de picotement,
- se développer progressivement ou soudainement,
- être constante – mais pire à certains moments et meilleure à d’autres,
- être plus intense en position assise et s’améliorer en position debout ou couchée.
Na tardez pas à consulter si vous ressentez une de ces douleurs.
La vulvodynie
La vulvodynie est une douleur chronique de la vulve, la zone située à l’extérieur des organes génitaux de la femme. La douleur peut concerner toute la vulve ou, plus souvent, une partie de celle-ci, notamment l’entrée du vagin, aussi appelée vestibule. Elle est généralement décrite comme une sensation de brûlure, de picotement, de démangeaison ou de rugosité.
La vulvodynie est définie comme une douleur qui dure plus de trois mois et qui n’a pas de cause clairement identifiable, comme une infection ou une affection cutanée. Cette douleur peut entraîner un dysfonctionnement sexuel et avoir un impact négatif sur la qualité de vie d’une femme.
Les connaissances sur la cause de la vulvodynie sont aujourd’hui limitées. Le diagnostic de vulvodynie est dans la grande majorité des cas un diagnostic par exclusion. Il faudra parfois exclure des causes infectieuses, inflammatoires, cancéreuses ou traumatiques de douleur vulvaire persistante.
Et les hommes dans tout ça ?
Les femmes sont souvent mises à l’honneur quand on évoque le périnée. Peu le savent mais les hommes possèdent aussi un périnée.
Les hommes ont-ils aussi un périnée ?
Evidemment, même si on en parle moins car il est moins fragile que celui de la femme.
Le bassin chez les hommes est moins large que chez les femmes, la tension quotidienne sur l’abdomen est ainsi moins forte et sollicite moins les muscles périnéaux.
Comme pour les femmes, il ferme le bassin, assure le bon fonctionnement des sphincters et joue également un rôle dans la sexualité. Il participe au maintien de l’érection et permet une « bonne » éjaculation.
Quelles sont les complications chez les hommes ?
Les hommes aussi doivent prendre soin de leur périnée. Ils ne sont pas épargnés par les contraintes périnéales. Les hommes peuvent rencontrer des problèmes de périnée dans les situations suivantes :
- A partir d’un certain âge, les hommes peuvent présenter des troubles du périnée dus à des problèmes de prostate : problèmes de miction ou de selles, dysfonctionnement sexuel (dysfonctionnement érectile, éjaculation précoce), prolapsus des organes et douleurs périnéales. La rééducation périnéale est souvent nécessaire en raison d’une hypertrophie de la prostate ou lorsqu’un homme vient de subir une ablation de la prostate.
- La pratique intensive du cyclisme : à cause des frottements sur la selle, ce sport peut occasionner des lésions périnéales. Ces lésions peuvent être cutanées ou sous-cutanées et devenir plus ou moins gênantes.
- Avec l’âge, le périnée des hommes perd aussi de sa tonicité et de sa vigueur, comme pour les femmes.
- La constipation chronique demande des efforts de poussée lorsque vous allez à la selle et fragilise le plancher pelvien. De plus, elle favorise l’apparition d’hémorroïdes.
Peuvent-ils bénéficier de séances de rééducation ?
Oui ! Ce sont, comme pour les femmes, des séances de rééducation périnéale qui peuvent être remboursées par la Sécurité sociale.
Pour conclure
Maintenant que vous en savez plus sur le périnée, vous porterez plus d’attention à cette petite zone bien cachée de votre corps. Tout le monde a un périnée et il est sollicité tous les jours ! Malgré sa complexité anatomique, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour commencer à faire des exercices pour renforcer notre plancher pelvien.
Renforcer votre périnée peut contribuer à améliorer votre santé et votre bien-être général !